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fortunez. Entreprise II.


me de Sobare, & y eurent libre accez, ayans de claré qu’ils venoient de la part de l’Empereur de Glindicee gratifier la Royne Sarmate à ſon nou ueladuenement à la Couronne : On le fit enten dre à la Maieſté, qui les fit receuoir dignement, & loger honorablement, ſeur faiſant ſçauoir que, le lendemain ils auroient audience. L’heure ve · nue, les Fortunez furent introduits deuant la Royne, qui leur fitvn accueil fauorable, & eux’ſelon leur pouuoir luy firent entendre la ioye que l’Empereur auoit de ſon heureux Couronnemét, puis luy declarerent le point ſpecial de leur le gation, qui eſtoit d’obtenir d’elle le Miroir qui iadis auoit eſté aux predeceſſeurs de l’Empereur. Et pource qu’il ſçauoit que la retenuë du Miroir ne venoit point de † des Roynes de Soba re, mais de la malice de celuy qui l’auoit enleué, il la prioit de luy rendre, veu qu’il luy eſtoit inu tile : & d’auantage, afin qu’elle euſt occaſion de l’eſtimer ſon amy & ſeruiteur, il s’eſtoit ſubmis volontairementaux conditions que les Eſtats de Sobare auoient eſtablis ſur la recompenſe de ce ſte reſolution. La Royne ayant exalté les vertus & bonté de l’Empereur, de l’amitié duquel elle faiſoit eſtat, promit aux Fortunez de leur faire reſponſe promptement, & de fait les remit ſeule ment au lendemain : cependant elle leur fit dreſ ſer vn grand & § banquet, les faiſant entretenir des grands & doctes du pays, leſquels par deuis recogneurent incontinant la ſuffiſance exquiſe des trois freres, dontilsfurent grandemét ſatisfaits.L’affaire ayant eſté propoſee auConſeil, il fut reſolu que les offres de l’Empereur de Glin-


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