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Le uoyage des Princes


ſtoit euanouye, & ſi elle ne reuiendroit plus. Les deux puiſnez pour faire honneur à la Royne & à leuraiſné ſe retirerét vn peu, &elle auecCaualiree ſe soignit à vne feneſtre † le Midy.’Adöc illuy dit, Madame, rié n’eſt en ce m6de qui n’ayt ſon oppoſé : tout a ſon amy& ſon cótraire, ce qui l’excite & ce qui le ruine, ce qui l’aſsëble & ce qui le diſſout : parquoy ſuiuât ce propos i’ay conſulté mon cœur ſur les diuerſes intelligences, & ay po ſévn fait touchāt ceſte main möſtrueuſe, &par ſes eſfets&accidéti’ay iugéquemöintétiö eſtoit bö ne. La main eſtédue& ouuerte propoſoit figuré ment & moralement, que ſil’on pouuoit aſſem bler cinq eſprisd’vn meſme accord, en ſemblable conuenance tédant à meſme fin, pour meſme ſu † ſeroiét capables d’obtenir le treſorvni uerſel, cóme dignes de gouuerner tout l’vniuers à cauſe de leur abondâte ſuffiſance : & pource que ceſte doute eſtoit propoſee aux hómes pour eſtre expliquee, lamain enuahiſſoit tous les iours quel que perſonne, à ce que par tel dömage les cœurs fuſſent excitez à s’addöner aux bonnesintelligen ces pour la reſoudre : On luya monſtré le Miroir de iuſtice, qui eſtoit preſques approcher de ce que il conuenoit faire, mais non abſolumét, par ainſi elle a laiſſé de precipiter les hommes puis qu’ils ne ſe rendoient pas capables de ce qui leur eſtoit propoſé, & s’eſt addonnee aux beſtes, ſigne euidét que la pluſpart de ceux qui s’amusët à la bellere cherche ſont cöme beſtes parce qu’ils s’attachét à l’apparence, & il faut s’addreſſerau fonds : Mais Madame ne pēſez-pas qu’elle ayt ruiné les hōmes qu’elle a rauis, non, ils ſont en l’iſle d’Ofir, où elle les a releguez, & y ſerōt ceux qui ſuruiuront tant