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Page:Le Voyage des princes fortunez - Beroalde, 1610.pdf/398

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fortunez. Entreprise II.


uoir qu’ils deſiroyent auſſi d’auoirle miroirpro mis.Elle leur reſpondit auec grande prudence & froideur de persöne, séblant ſe vouloir ſubmet tre outre ſon deuoir (pource qu’elle deſiroit ſca uoir d’auantage.) Qu’il eſtoit raiſonnable qu’el le leur reſtituaſt le miroir, pour le remettre és mains de l’Empereur, mais qu’elle ne pouuoit iuſtement y conſentir, † ne fut bien aſſeu ree que la perſecutió de la main deſtruiſante, fut eſteinte pouriamais ne retourner.Et pource leur dit qu’elle vouloit parler à eux à part. Ce qu’e— ſtant elle leur dit, Ie ne veux point penſer ny meſmes auoir en l’opinion que vous ſoyez def fectueux en vos actions, mais ie deſire eſtreaſ ſeuree, de ce qui metouche, & ie croy que vous ne ſerez pointennuyez que ie vous die, que ie ſcay vn moyen d’en auoir certitude parfaite, par tantie vous prie qu’il me ſoit loiſible de vous di re quelque choſe quei’ay en l’ame, à quoy ſivous, me reſpondez, ie ſeray parfaitement ſatisfaite. Le feu Roy monſeigneur & pere, vn peu auant ſon decés, m’admonneſtant de mon deuoir, & de ce que ie pouuois deuenir en me gouuernant bié en mon Royaume, quandi’y ſerois, entré autres commandemens qu’il me fit, m’enchargea CX preſſemët d’auiſer à cecy : C’eſt qu’auec grãd cö ſeil, ie me prouueuſie d’vn mari ſage & prudent, car ce n’eſt pas toutd’auoir † en la main, il faut ſçauoir rendre le droit à chacun, faireiu ſtice, & ſe ſcauoir maintenir. Ie ſcay, diſoit-il, que pluſieurs vous rechercheront à cauſe de vos moyens, mais n’en acceptez aucun qui ne vous rende raiſon d’vne des doutes que ie vous laiſſe