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Le uoyage des Princes


pour l’eſſayer. Or ayant deſia veu de vos vertus & coniecturant qu’eſtans freres, vous eſtes conioints en conſeil & amitié, & comme ie croy en fortune, i’ay penſé que quelqu’vn de vous ou tous enſemble me pourriez reſoudre & conſeiller touchant celui que ie dois eſpouſer, & d’auantage expoſant ce que ie vous preſenteray ie ſeray eſclarcie, & aſſeuree que la main affligeante ne reuiendra point, & pour ces eſfaits ie vous remets à demain : cela fut dit de ſi belle grace qu’ils accorderent à ſa majeſté ce qu’il luy pleut.

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DESSEINQVINZIESME.


La Royne deſire de ſauoir la condition des Fortunez, & ils luy declarent auec ſerment d’elle de le tenir ſecret. Fonſtetand reſpond à la propoſition de manger en vn iour vn quintal de ſel, & explique à la Royne le ſecret du ſel. Viuarambe partage en irou egalement les cinq traits d’amour, & la belle bague.



LE s Fortunez ne faillirent à ſe trouuer à l’heure qu’il auoit pleu à la Royne. Adonques les tirant à part, elle les pria qu’elle peuſt leur dire en ſecret fidele vne parole, & tirer d’eux en ſemblable vne reſponſe de conſequence. Ils firent les ſubmiſſions deuës, l’aſſeurerent de leur foy, & la ſupplierent d’ouurir ſes pēſees à ſeruiteurs treshumbles, alors elle dit. Vous ſcauez