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Le uoyage des Princes


permis aux aigles de regarder impunément le Soleil ; Elle reſpond qu’ouy, à quoyil replique, il m’eſt donc permis de porter ma veuë iuſques à vous pour en tirer ma lumiere, & ma vie, par quoy auec ceſte aſſeurance, ie vous offre mötreſ humble ſeruice. Ou pour le cöſeil que par la loy qu’en auez eſtablie, vous deuiez prëdre de moy, ou pour eſtre accepté devous pour celui que vo° eſlirez par mon auis : LA RoYNE. Veu l’ordre que vo*y tenez i’approuue fort voſtre courage, & veux bien vous receuoir pour mien, mais #ie fais vne affaire de telle cöſequéce ſi ſoudain, il së, blera que ce ſera àl’auãture& poſſible vous meſ | mes aurés mauuaiſe opinion de moy, m’eſtimant ou volage, ou de peu de reſolutiö : Parquoy pour preuue de ce que vous eſtes, & pour demöſtratiö devoſtreamour faites que ie ſois induite à me ré dre voſtre, & ie ſeray preſte à vous rédre ſelö vo · ſtre merite amoureux, & trouuerayaſſez d’occa ſion de vous faire paroiſtre mon affectiö : cepen dant cherchez le moyë de me conquerir, & vous cóquerrez auſſi ce Royaume, mais auiſez que ce ſoit galäment, & auec ce qui cöcerne ma reputa tion : ils eurét pluſieurs autres deuis de fidelité, & d’aſſeurance & le ſecretaire arriuéils eurêt quel que böne parole enſemble au futur côtentemét de leurs cœurs. Les freres bië contants de l’heur de ſi bon voyage, practiquerent leur congé qui fut auiſé au premier iour, & laRoyne depeſchale Marquis de Bariſe pour aller vers l’Empereur re porter le miroir, le chargeât de toute ſa volöté, Leiourde deuât elle fit vn sôptueux bäquetaux Ambaſſadeurs Glindiës, où aſſiſterët les Princes