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Page:Le Voyage des princes fortunez - Beroalde, 1610.pdf/416

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fortunez. Entreprise II.

S’eſcoulant de regret d’abſenter vos beautez,
Il a tant ſouſpiré qu’il en eſt tout en pouldre,
Sans humeur deſſeiché par ſes aduerſitez.
Madame puis qu’il faut qu’à ceſte departie,
Mon cœur vous diſe adieu, ma belle il le vous dit,
Mais las en y penſant, ceſte melancholie
Lui trouble tant le ſens qu’il eſt tout interdit.
Mais en me rauiſant, heureux ie me raſſeure,
Ie vous viens dire adieu, mais vn adieu d’eſpoir,
Car voſtre beau pourtraict en mon ame demeure,
Et j’eſpere bien toſt Madame, vous reuoir.
Si vous auez au cœur pour moi quelque memoire,
Repenſez quelquefois à mes fidelitez,
Et que tous mes deſſeins ſont pour vo° faire croire
Que ie ne puis aimer que vos ſeules beautex.
Ie baiſe ceſte main en paſſion extreſme,
Et du plus doux d’amour ie la rebaiſe encor,
Ma Dame excuſez moy, l’amour dōt ie vo° aime
Remplit de ce baiſer mon amoureux threſor.

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DESSEIN DIXSEPTIESME.


Lettres de Fonſtelant à Lofnis. Les Fortunez ſont bien receu du Roy de Quimalee. Humeurs & facons des Princes de Quimalee. Diſcours d’amour de Viuarambe auec Cliābe Princeſſe heritiere de Quimalee.



ON ne peut touſiours eſtre en vn lieu, & quoy que ce ſoit, il y a ſans ceſſe en nos fortunes quelque choſe qui empeſche ou qui prolō-