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Le uoyage des Princes


bien contant de ſi bonne rencontre, & precieuſe priſe, laiſle la ce qu’il a commencé, & trouſſant ſon equipage ſ’en va en deliberation d’aller ven dre ſon parroquet : Il retourne en ſa maiſon puis diligemment ſe met en chemin auec ſon cher oyſeau : auançant chemin vers la ville, & le par roquetvoyât ſon deſlein, car ill’auoit raconté à ſa femme, incitoit ſon maiſtre à parler à luy, ce † faiſoit, & il trouuoit qu’il eſtoit excellent l Ir tous les autres, excedāt le cômun entédemët : de tels oiſeaux, & encor plus par vne belle auan ture qui ſuruint en chemin : L’oiſeleur entrant en vne bourgade où il auoit deliberé de giſter, il auint que deux gentils-hommes diſputoyent contre deux baſteleurs, auſquels ils auoyent fait faire quelques farces, pour döner † quel ques Dames, & Demoyſelles de là enuiron, & la beſongne faite, les jongleurs qui n’auoyent eſté payez qu’à demy, demandoyent encor cent eſcus, & la diſpute ſ’en faiſoit à l’hoſtelerie où eſtoitl’oiſeleur, ſi que le parroquet entédit tout, & que l’affaire ſe deuoit terminer le lendemain au matin. Quand le parroquet vid ſon maiſtre ·.. ſeulili’apella, & lui † ſi ces gentils-hom mes & les farceurs le vouloyent croire, qu’il les mettroit d’accord, & les iugeroit.Ceſte ameRo yale, encor qu’elle futindignement priſonniere, ne laiſſoit de pretendre à ce qui eſtoit de ſa char’ge, tant la iuſtice viuement emprainte en elle, la faiſoit penſer au ſujet pour lequel elle eſtoit or donnee : L’Oiſeleur ayât ouy ſon parroquet, fut cötät, & le matin venu que les parties debatoiët, il veint à eux & leur dit qu’il auoitvn parroquet