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Page:Le Voyage des princes fortunez - Beroalde, 1610.pdf/456

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fortunez. Entreprise II.


qui les iugeroit s’ils vouloyent, les ioueurs qui l’auoyent veu en l’hoſtellerie, dirent tout haut qu’ils lé vouloyent bien, les gentils-hommes ſ’y accorderent auſſi, & ſe mirent les mains les vns dans celles des autres, & iurerët qu’ils tiendroiët à fait ce qui en auiendroit. Au bruit de ce qui ſe deuoit paſſer, le peuple accourut ſe mocquant des vns & des autres qui ſe ſubmettoyent à la fantaiſie d’vn oiſeau, & toutesfois en vouloit auoir le paſſe-temps. Lesioueurs quiauoyêt veu le parroquet, eſtimoyent que l’oiſeleur fut de leurs gés, & qu’il feroit quelque trait de ſoupleſ ſe en leur faueur, ce fut ce qui les fit haſter &preſ ſer leurs parties de ſe ſubmettre à la ſentence de l’oiſeau.L’heure venue & le peuple aſſemblé, les arties preſentes le pa1roquet fut # & mis § ſa cage ſur le haut de laquelle eſtantil cö manda qu’on apportaſtvnetable, ce qui fut fait, puis eſtant dreſſee au milieu de la ruë, il ſe prou mena deſſus quelques tours en grauité d’oi ſeau, apresil commanda que les cent eſcus fuſ ſent contez ſur la table & mis d’ordre, de dix en dix, cela fait, il dit qu’on apportaſt vn mirouer, uifut dreſſé au milieu de la table, les farceurs # reſiouïſſoyent de voir à deſcouuert la belle monnoye, & les gentils-hommes ſe repen toyent de s’eſtre ſubmis à ce iugement, mais il falloit attendre l’iſſue. Tout diſpoſé, ceſte ame qui ne tend qu’à faire iuſtice, ditaux ioueurs : En fansilvous faut payer à raiſon de voſtre exerci ce, & vous bailler le payement pareil à voſtre marchandiſe ; partant laiſſant ces centeſcus que ces gentils-hommes ont depoſéicy, vous aurés


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