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Page:Le Voyage des princes fortunez - Beroalde, 1610.pdf/498

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Le uoyage des Princes


eut fort agreable le diſcours qui luy fut fait des magnificences qui ſ’eſtoient faites en ce temps la. Ie n’auois pas enuie que ces vers fuſſent veus d’autant que ie ne demande rien aux grands, & que ie ne pretēs point ietter ces beaux traits en guiſe de doux hameçōs, pour tirer de leurs cōmoditez. Et toutesfois ie m’auiſe qu’il faut que on les voye, pour leur eſtre teſmoignage que ie m’eſiouïs de leur bien, à cauſe que poſſible ils ratifient quelques vns de mes amis qui ont affaire d’eux : Et puis i’oblige parauanture la bonté d’vn courage royal, m’eſgayant en ſon honneur, ores qu’il ne le peut gouſter, à ce que venant à l’eſtat accompli que ſa bonne deſtinee luy prepare, s’il vit, il ait plus d’occaſion de me regretter pour n’auoir veſcu auec moy, que ie n’ay d’opinion à l’eſpoir de ſes faueurs : voyez donc ce petit excés d’eſprit.

Voicy le iour promis au bon heur de la France,
Jour plus iour que le iour, le beau iour des François,
Tout le mōde auiourd’huy plein de reſiouiſſance
Pour bien chanter ſe change en vne belle voix.
Ceux qui ont du lis d’or la fleur au cœur empreinte,
Voyent l’age doré renaiſtre auec la paix,
Et to° ces malheureux qui n’aimēt que par crainte
Se trouuent confondu, en leurs deſſeins mauuais :
François marquons ce iour dedans noſtre memoire,
Qu’on honore ce iour, entre les iours plus beaux,
Le iour duquel eſt nay de nos Princes la gloire,
L’appuy de noſtre bien, la fin de nos trauaux.
Les cœurs deuotieux, les fideles au Prince
Viendront icy chanter en accens eterneJs,