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Le uoyage des Princes


ſois ſuccombé, auſſiie recognois qu’iln’ya deſ plaiſir plus grand quel’eſlongnement du ſujet ai mé, & en ay l’ame tant affligee, que ie ne ſcay ſiie me pourrayreleuer eſtant opprimé ſi vehemen tement, ce qui plus me † & qui multiplie mon angoiſſe, eſt l’excellence de mö ſujet : Ie pé ſois faire le reſolume deſtournant à mö pouuoir de l’ënuy que ie ſouffrois, mais il m’a fallu flechir. ſous l’effort de ma detreſſe. Tant violentement touché, il faut que ie ſouſpire, ie me plains don ques & lamente pour adoucir ma miſere, ie deſ ploye l’aer de mes plaintes, que ie fay couler en piteuſes larmes, quei’eſpends ſecrettementdu rant mes triſtes irnaginations. Les Princes le cognoiſſans ſi dedaigneuſement preſſé de ſa me lancholie, le reconforterent & lui promirent hardiment qu’il verra en Nabadonce celle qu’il deſire, la preuue reiteree qu’il a des effets de leurs paroles & conſeils, & puis à ceſte heure ſa chant quels ils ſont, fait qu’il les croye, & que lein de bon eſpoir il ſ’allege ſoymeſme. Et de aitiln’ya rien qui apportetant de plaiſir que la certitude d’vne belleiouyſſance qui s’approche.. Continuans le chemin pour ce voyage heu reux, les Princes Fortunez ſe tenoyent pres de la perſonne de l’Empereur, inuentans iournelle ment des nouueaux diuertiſlemens, durant quoy ſouuétilleur tenoit prôpos de regret qu’ilauoit de ne les auoir pas cognus, & de deſplaiſir qui le touchoit de les auoir mal traitez. Mais eux ſuyuant leur accouſtumee ſageſſe le prioyent de ne penſer plus au paſſé, & d’auoir agreable la ^ncontre de leur fortune, l’incitans à ne ſonger