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Page:Le Voyage des princes fortunez - Beroalde, 1610.pdf/527

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Fortunez. Entreprise III


touche point eſt ainſi qu’vne peinture où nous voyons du droict, du courbe, la figure du ioyeux & du triſte, & telles differences qui ne nous eſ mouuent point à les gratifier ou plaindre.Apres quelques autres diſcours Sarmedoxe ſe retira pour faire ſon rapport à la Souueraine. Le iour de l’ouuerture du grand Anniuerſaire d’Amour l’Empereur fut introduit en l’Hermitage d’hon neur où il contempla auec quelque admiration les magnifiques ornements du lieu qui eſtoit pa ré de tout ce qui eſt requis à l’accompliſſement d’vne maiſon heureuſe. Eſtant en la ſale du Donjon deuant la Souueraine ( car par bien ſeance il obſeruoit les loix du lieu)il luy fit en tendre la cauſe de ſa venuë, apres quoy il fut ar reſté que ſa maieſté logeroit au palais de laLune. Cependant l’Empereur ſe promena és lieux li bres, remarquant les ſept palais autour du Pa lais des ſecrets, & Sarmedoxe l’entretenant luy dit : Sire, qu’eſtimez-vous des belles raretez que vous auez deſia veues ceans ? L’E M P E R E v R. Si i’auois l’ame en la tranquillité que ie ſuisvenu chercher icy, ie vous dirois poſſible des expoſi tions que parauanture pluſieurs courages ne pourroient ſupporter. Mais eſtant enl’eſtat di minué où ie me trouue, i’attés à parler au temps que i’auray barre ſur mes conceptions. Toute foisie vous diray en paſſant (non pour vous, car c’eſt le cötraire que vos actions&mon diſcours) que ie m’eſtonne comment chacun eſt actif à faire des figures & peintures reſſemblantes aux perſonnes, & on ne ſ’addonne point à faire tant que l’on puiſle taſcher à ne reſſembler pas aux


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