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Fortunez. Entreprise III


cy : Il y a quelques annees que la ſage Diſarchee, dame cognue enAmerimnie, ſ’auiſa de tenir mai ſon ouuerte aux vertueux, ce qui luy ſuccede heureuſement, car là ſe range tout ce quiſe peut appliquer à la vertu. Ceſte façon de viure attira · ce gentilhomme curieux, lequel ſuiuât quelques deſſeinscelebres, paſſoit outre, maisà cauſe du nö de ceſte Dame, il ſe retint pour la voir, & lui ren dre de l’höneur, la Dame le receut ſuiuât les cou ſtumes de ſon abondante courtoiſie : Entre plu ſieurs dames & damoiſelles qui hantoyent là ſ’y trouua pour lors ceſte belle Semnoſe dont lare nommee auoit ſouuenteſmeule cœur de Theo fron, & lui qui n’auoit pas pris garde à ce qui ſe pouuoit preſenter, ne ſcauoit pas ſi ceſte belle tant renommee fut là, bien que voyant ceſte-cy, il la remarqua tres-accomplie : Ainſi que ce gen tilhöme deuiſoit auec Diſarchee, vn page veint qui parla à Semnoſe en l’oreille, adonc la Dame dit la voyant ſe leuer.Mabelle Semnoſe ſeras-tu longtemps ſans reuenir, Non, dit-elle, ma par faite, ie reuiens incontinent. Theofron l’oyant nommer tourna ſoudain ſes yeux vers ce Soleil, puis ſ’excuſa à la Dame, de ce qu’il n’auoit pas fait ſon deuoir vers ceſte Belle qu’il deſiroit tant rencontrer.Il prolongeoit ſon excuſe qte laBel le retourna, & que par la permiſſió de Diſarchee ilacoſta. Orça bellesames, paroiſſez envoſtre naiueté deuant l’Empereur. THEoFRoN. Bel le, dont l’honneur ſurpaſſe le renom de vos.perfections, Ie vous fais vne requeſte que ie vous ſupplie ne trouuer eſtrange, veu que c’eſt la premiere fois que ievous ayveuë, & que i’ay