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Le uoyage des Princes


de n’auoir pas eſtéreceuoir vos commandemens auant que partir : I’eſpere toutesfois que vous me ſerés fauorable, & croyrés que i’ay tant de fi deles conceptions pour voſtre ſujet, qu’ayſémët voſtreame ſe perſuadera, que ie ſuis reduit à tel deuoir d’obeiſſance, que les effets enferöt preu ue, & que vous pardönerez à mon eſprit confus, qui ne peut encör ſupporter l’eſclat del’auantu re ſi parfaite que i’ay rencontree, vous voyant ſi accomplie, & tant propice à mes humilitez. Le temps vous manifeſtera laverité, & la veritéap arente vous ſera teſmoin manifeſte de mes fide † proteſtations, vous iugerez aſſez par ces pre mieresatteintes de l’eſtat de mon ame, laquelle peu à peu ſe recognoiſtra, & alors eſtant digne ment conduite parvos belles lumieres, vous ver rés des effets magnifiques de la valeur que vous excitez enl’eſprit, qui ne ſouſpire autre felicité que de vous ſeruir. SEMNosE. Il eſt aiſé de par döner aux innocens, & à ceux qui ont le cœur fi dele, & puis ſi ce que vous proteſtez eſt vray, ie n’auray point d’occaſion de me meſcontenter. THEoF. I’en prenceſte belle main en teſmoigna ge, & la baiſe de tout mon cœur. s FMNosE.Vous vous auantagez beaucoup, & paſſez outre ceſte grande humilité que vous auanciés pour loy. THEoFRoN. M’accuſez vous deſia de preſom ption, meſcognoiſſez vous mon humilité en luy faiſant tort ? SE MNos E. Ie veux bien que vous péſiés quei’eſtime ceſte façon eſtre prelomptiö. THEoF.S’il eſt ainſi, ie preſente mon cœur à l’A— mour, quiiugera bien toſt, que vos perfections m’ayant reduit au ſeruice voué, ſiie ſuis preſom-