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Le uoyage des Princes


ſant à moy, ie m’apperçoy eſtre ſi peu qu’il n’eſt pas poſſible que voſtre belle penſee ſ’aui ſe queie ſois voſtre ſeruiteur : eſtant trop diſgra cié de fortune, toutesfois ie laiſſeray faire au temps qui deſcouurira ma perſeuerance, la quelle me ſera tout ce qui eſt neceſſaire à con querir vne Dame demerite, & me fortifiant de ceſte bonne opinion, ie vous feray voir que vous n’auez point de ſeruiteur plus humble ou plus fidele que moy. SE M N o s E. Ie ne man querayiamais d’affection pour vous, auſſi ay-ie vn parfait deſir d’eſtre continuee en voſtreami tié, vous me l’auez promis, & ie croy que rien ne merauira ce bien : Ie vous coniure de perſe nerer, car ie vous ſuis fidelement aquiſe. LA NYM FE. A mon grand regret, & au † des Dames, il faut que i’accuſe ceſte Belle, vous auez veu, Sire, comme elle a parlé d’af fection, & toutesfois ce deſir eſchappe : Si nousauions la veuë auſſi viue que l’auoit Mes xifurrece orfelin de Quimalee, qui voyoit croi ſtre les arbres, & groſſir le fruict, nous ver rions l’amour de ceſte Belle qui ſ’enuole, & change pour vn autre ſuiet qui la rendra miſe rable : Voyez ceſte inconſtante & la conſide rez encores vn peu, car à ce propos que luy va tenir Theofion elle aura vn petit reſte d’a— mitié pour luy, qui finira auſſi ſoudain. THEo FRoN, Belle Semnoſe l’eſperance qui porte mon eſprit, & le nourrit de l’œr de vos fa ueurs auec ſ’aſſeurance que i’ay de vous eſtre agreable, me ſont deux ſi fermes liens, que rieri ne vous ſeparera de mon ame, & n’en