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Page:Le Voyage des princes fortunez - Beroalde, 1610.pdf/596

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Fortunez. Entreprise III


Tous ceux qui les vertus & le deuoir negligent, Ne parlent & nefont queſelon le hazard, Leurparole & leur foy de rienne les obligent, Leurs dits & faicts ne ſont que du vêt & du fard. souuenez vous du iour, qu’amante volontaire Vous me fiſtes promeſſe & priſtes monſerment, GardeK. qu’Amour vengeur ne vous ſoit aduer ſaire, Carilſçait chaſtier le courage qui ment. Non ie ne me plains point, ie recherche vengeance, On courage offencé ne ſe peut retenir, Ieſuis tont plein de cœur, i’ayaſſez d’aſſeurance Pour vous voir quelque iour repentir c5— punir. Gnoriſe ayant fini ſon diſcours & les parties ſe · taiſans, le Procureur general d’Amour fit ſon re quiſitoire, & l’Empereur ayant receu le conſeil prononça, La douceur dont vous auez veſcuejt notable, parquoy, vous Belle, l’entretien fauorable dont vous aueXattiré à vous ce Gentilhomme, vous rend hors d’excuſe : Et vous triſte Amant, vous eſfes enpeine, pource que vous n’auez pasflechi le courroux de voſtre maiſtreſſe. Et pourtant il gſfauisé que vous Belle, aurez douleur en voſtre fortune, ayant quelquefois regret d’auoir mal traicté celuy qui vous aymoit tant. Et vous, Amant, ſerez en ceſte perplexité tantque vous continuerez voſtre affection. En fin tous deux vous attendrez la rencontre, qui vous eſt deſtinee par le ciel.