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Page:Le Voyage des princes fortunez - Beroalde, 1610.pdf/644

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Fortunez. Entreprise III

Je ne veux point mourir, car ceſeroit dommage.
D’effacer la beauté qu’en mon cœur ie retien,
Qui fait cas d’vn ſuiet entien chere l’image
Auſſi j’aime & cheris le pourtraict de mon bien.
Et puis ceſte beanté eſt cauſe dema vie,
Pour l’amour d’elle ilfaut ma vie entretenir, La cauſe eſt de l’effect inceſſamment ſuiuie Quand elle defaudra ilmefaudra finir. Tonques heureux crayon, ſois moy touſiours en veue, —* — Ainſi qu’eſt dedansmoyle vifdeton honneur, Car de ta verité mon ame eſt tant eſmeue Qu’elleſera touſiours la vie de mon cœur. e %a Belle pardonnez à l’amoureuſe atteinte Que vous auez voulu me faire reſſentir, Et croyez mon diſcours n’eſtre point vnefeinte, Mon cœur qui eſt à vous ne vous ſauroit mentir.. Le bien plus accompli desſouhaits demon ame Eſt d’auoir eu voſtre œil pour aſtre de bon-heur, Et ma fidelité, de vous auoirpour Dame, Tout mon contentement, vous estreſeruiteur. fe viurayſeulement pour vous faireſeruice, — Mes yeux nesôt mesyeux que pourvou admirer, Et mon vnique eſpoir de vous trouuer propice, Carmö cœur n’eſt mö cœur que pourvous honorer, Croyez-vous pas celà, belle ame de ma vie ? ſOous quim’aueX choiſi ſur tant demillions ?. Belle vous le croyez : car voſtreameaccomplie, Ne veutpas deceuoir mes belles paſſions. Or viuez du bonheur, d’auoir tant depuiſſance : Surtous les cœurs qu’Amour oblige ſous ſes loix : De moy ie ſuis contant, pource que ie ne penſe ſ2u à l’amoureux deuoir qu’à vos beautez ie dois.