Aller au contenu

Page:Le Voyage des princes fortunez - Beroalde, 1610.pdf/651

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
608
Le uoyage des Princes


deſtourna en diligence, & auant qu’on peuſt penſer qu’elle ſceuſt cet accident tira chemin, & auec grand labeur alla ſe ſauuer en la Republi que de Gaucontaine, qui eſt vne Seigneurie qui ne recognoiſt perſonne que ſon propre magi ſtrat, n’aiantSouuerains que certains choiſis par le peuple, & continuez ſelon leurs merites & bonté.Fulee eſt le chef de leur conſeil : Vragi nie le Lieutenant general, & les Douſſilans, leſ quels ſont de fort antique famille, font les Con ſeillers. Incontinent que Pyrinte fut pris, il fut ſerré ſeurement, & tellement que difhcilement pouuoit-on parler à luy : Ileut bien voulu parler pour ſçauoir & reſpondre, & ſe iuſtifier ſ’il y auoit de l’accuſation, mais illuy eſtoit denié, ſi qu’il ne ſçauoit qu’on luy vouloit, ny qu’il auoit à requerir. Il ſut gardé en la tour des Miſtau bolins, où ceux qui frequentoient recognoiſ ſoient aſſez qu’à tort le pauure Prince eſtoit là. Et toutefois perſonne n’en oſoit parler pour la crainte du Geant, qui ſe rendoit eſpouuantable au moyen de ſon authorité. Cependant par ſous —main & auec grand diſcretion, Griſerte auertit le Prince de toute la verité de l’entrepriſe du Geant, & de la bonne abſence d’Vfonis, ce qui le conſola, & fit qu’il prit cœur à penſer à ſe libe rer. Comme il eſtoit ſur ces deſſeins, il luy en vint vn à propos : C’eſt que Frulouſe ayant ſceu l’euaſion d’Vfonis fut en deſeſpoir & plein de triſteſſe, imagina vn moyen § CO11 tentement, il ne penſoit point que le Prince eut † rien ſçauoir des affaires, veu le ſoin dont il e gardoit : parquoy ayant en ſoy pris ſa conclu-


sion