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Fortunez. Entreprise III

Que i’aime biémieux viure, erſouffrirenlaflame Qu’öt Douluvosbeaux yeux en möcœur allumer. 1WAa belle excuſe ( moy, conſiderez ma peine, · Que nul ne peut penſer s’il n’aime commemoy, Voſtre amoureſt monaiſe, & le mal qui megeſne, Eſt qu’en ma paſſion des ennuisie preuoy. Ie me conſommerai, ie cherrai tout en cendre, feſerai lepatron de toute loyauté,. Mais pour mespaſſions ie n’oſe rien pretendre, Car vous ne penſez pau à ma fidelité. 8t bien quand ie deur ois en ma perſeuerance, Priué de tout eſpoir ſans ceſſe ſouſpirer, Si ai-ie tant d’amourauec toute conſtance, Que ieſuis bien content ſans plurien deſirer. Toutesfois ie reſſens tant & tant de trauerſes, Dont ieſuisſans repos parl’amouragité, Que ieme perds quaſi dans les peines diuerſes Du malquim’accompagne auec ma fermeté. A ſon accompli bon-heur est voſtre belle grace, Tous mes plus chers deſirs n’ont point d’autres, 4 obiets, — e2Mais vnſort dédaigneux to° ces# efface,’Entremeſlant la crainte auec mes bons ſouhaits. La crainte qui d’ennuymonameſollicite, ( mienx, N’eſt pas que i’ayepenr que quelque autre ayme Mais Madame ie crain que mö peu de merite cauſe que ie vouſois à lafin ennuyeux. Mon cœur en eſt troublé, & mon ame eſtonnee, ſOous le pouuez iugerpar ce diſcours faſcheux, c’eſt pource qu’en naiſſant ma triſte deſtinee AMe rédit braue amant, mais amat malheureux. Voyez comme vn erreur vn autre erreur attire, Dans vn eſprit ſurpris d’vne maligne humeur,
Non ie ne penſe pas qu’heureux on s’oſe dire,