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Le uoyage des Princes

Si l’on n’a quelque traict devosyeux das le cœur. Ieſuis donc7 trop heureux d’auoir en mon courage Lefidele deſſein qui me fait vous ſeruir, — cyapres ieprendrayrout à mon aduantage, , Rien ne mepourra plu ceſtegrace rauir, Il n’ya plu qu’vn mal quimon eſprit offence, c’eſt que ieſuis ſouuët trop distrait de vos yeux, Il n’eſt malheur égal au mal de ceſte abſence, , Cartout autre malheur me ſeroit gracieux. Orſoit ce que pourra, ie vous ſarayfidele, — Rienne deſtournera ma belle affection, , Par l’effet vouſ aurex les ardeurs de mon Xele, Car l’effet iugera demon intention.

Bien que l’Empereur fut attentif au diſcours de ces amours, ſi ne laiſſoit-il de conſiderer vne Demoiſelle qui eſtoit comme il penſoit en im patience, & toutesfois auec contentement. C’e— ſtoit Orfuſe, laquelle auoiteſté appellée à l’an niuerſaire eſtant accuſee d’amours qui ſem bloientillegitimes, à cauſe qu’elle s’eſtoit à ce qu’on diſoit, mariee clandeſtinement, & le Pro cureur generall’auoit fait aſſigner pourvenir de clarer ſon courage : attendu qu’il ne fauticypre tendre qu’à l’honneur. Ainſi qu’ellevid que ces amansauoient ceſſé leur propos, elle ſe vint pre fenter deuant la Souueraine, C’eſt à vous, dit elle, Madame, que ie declareray ce que i’ay au cœur, Vous, Sire, vous m’excuſerez, d’autant que i’ay vne penſee qui m’empeſche de m’ad dreſſer à vous, c’eſt que tous les hommes du mö de ne me ſont point en eſtime, ie ne fay eſtat que d’vn ſeul, ie prie voſtre Maieſté de m’en ex cuſer, ie ſçay qu’elle le fera, d’autant que ceans


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