Aller au contenu

Page:Le Voyage des princes fortunez - Beroalde, 1610.pdf/705

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
662
Le uoyage des Princes


auiſé pour vous, qu’il vaut mieux que vous ſoyez colloquee en meilleur lieu, ie vous veux donner à mon fils, & cela ſera bien plus ſortable & profi table pour vous : car par ce moyen vous ſerez Royne de ce pays. Auſſi apres vos nopcesie de clareray mon fils Roy, pource que ie me veux repoſer, & ainſiie vous laiſſeray les affaires entre les mains. Aderite auoit le cœur ſi parfait, que quand ſon cher Gifeol euſt eſté le moindre du monde, elle ne l’eut voulu quitter pour le plus grand Monarque de la terre, & puis ſachant bien que ſans eſpouſer Halilambe, elle ſeroit vn iour Royne du pays, ce que laTyrâne ne ſçauoit pas : car cela luy eſtoit incognu, pour autant que la Dame Arulante auoit cellé la race de Gifeol, qui eſtoit vray heritier de ce Royaume, comme auſſi en eſtoit heritiere Aderite à cauſe de leur grand ayeul qui en fut Roy, & qui laiſſa deux enfans ſeulement, dont l’aiſné fut Roy & ceux qui de ſcendirér de luy iuſques à vne fille heritiere, qui fnt mere de Gifeol, & pource qu’elle eſtoit fille, la mere d’Aderite entra en la moitié de l’herita ge, tellement que ces deux eſtoient les vrais, auſ quels appartenoit ce Royaumc que Garonince auoit occupé durant que les bonnes gens pen ſoient à leurs autres plus grands royaumes. Ade rite oyant la Tyranne ſentit vn grand trouble en ſon cœur, & ſi elle euſt peu executer l’effect du depit qu’elle en couuoit, elle l’euſt bien fait pa roiſtre toutefo s ſe deguiſant par vne belle diſſi mulation, cedât à la force luy dit : Madame, vous me ſurprenez ſi ſoudain, que ie ne puis cöprédre lg grand benh-ur que vousmt faites. Garonin.