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Le uoyage des Princes


l’inconſtance & la commodité, & que ſans con ſideration ie luy concederois ce qu’il deſire par raiſon. Parquoy ſous voſtre meilleur auis, Ma dame, il ne ſeroit pas mauuais que fiſſiez com mandement à Gifeol de ſe deporter de la recher che qu’il fait de ma perſonne, & que vous vou lez, comme noſtre ſouueraine & vnique Dame, me prouuoir à voſtre plaiſir & à mon contente ment, luy remonſtrant qu’il a eu tort de m’auoir pourſuyuie ſans voſtre congé. Ce que toutefois vous luy pardonnez eu eſgard à ſa ieuneſſe. Et cependant vous me retiendrez, & ie demeure ray pres de vous pour me façonner, à ce que ie ſois à la fin agreable à Monſeigneur. En outre, Madame, ie vous requiers d’vn don, c’eſt qu’il vous plaiſe pour me recreer de me donner pour logis le petit palais du iardin du donjon, oùie ſe ray quelques iours auec ma ſeruante pour mere duire à oublier ce qu’il faut que ie laiſſe pour par uenir au grand heur que voſtre maieſté m’or—. donne : auſſi bien à ceſte heure Monſeigneur n’auroit de moy qu’vn triſte plaiſir, au lieu du quel auec le temps il pourra cueillir en toute douceur la fleur agreable qui eſt plus gracieuſe eſtant conquiſe par amitié, que rauie par force. GA R o N 1 N c E. Ie trouue bon tout ce que vous dites, ma fille ; mais que feray-ie de ce beau fiancé ? ADERITE. Madame, vous ſçauez qu’on a pitié de ce qu’on a aimé, ie vous fupplie pour l’amour de moy, apres l’auoir auerty de voſtre volonté & de ma reſolution, de luy commander de ſe retiier chez luy. La Royne approuuant tºut cela, manda à Gifeol qu’il vint parler à