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Page:Le Voyage des princes fortunez - Beroalde, 1610.pdf/711

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Le uoyage des Princes


dre que la Roine Torcinde ſa ſouueraine dame, Monarque des Hibaletes, la prioit de luy reſti tuer les prouinces de Triſcouie, que pour la pluſpart elle auoit vſurpees durant ſon abſen ce, Et pource que poſſible ceſte demande ſem bleroit mauuaiſe, afin d’en oſter l’opinion, elle luy mandoit qu’au lieu de les requerir, qu’elle eſtoit toute preſte de ſ’en deſiſter, moyennant vne belle condition qu’elle luy propoſoit : C’eſt † trois dou tes qu’elle luy preſenteroit, & ſi elle les luy fai ſoit declarer, que iamais ne luy tiendroit pro pos de rauoir ſes terres : au contraire elle & les prouinces demeureroient en l’eſtat qu’elles eſtoient, & bonnes amies, ſinon qu’elle perſi ſtoit en ſa premiere demande. La Royne fit reſponce, que tout ce qu’elle poſſedoit, luyap partenoit de droict ; & que ſi la Royne Torcin de le vouloit debatre qu’elle eſtoit preſte & l’at tendroit pour en faire leiugement par l’euene ment des armes, Et toutesfois pour nourrir paix, qu’il baillaſt ſes queſtions, & qu’elle les luy feroit expoſer dans le lendemain. L’Am · baſſadeur ſe contentant de ceſte reſponſe, miſt és mains de Garonince le billet ſeellé du ſeau de Torcinde, où eſtoient eſcrites les trois doutes que la Tyranne receut. Le Conſeil leué, les eſtrangers feſtoyez, la Royne auiſant à ſes affai res, ouurit le pacquet, apres la lecture duquel, elle ſe diſpoſa plusà bien frapper qu’à eſplucher les ſecrets en ce trouble, pour vn peu ſe diuertir elle voulut aller où eſtoit Aderite, àlaquelle elle raconta ce qui ſ’eſtoit paſſé touchant les affaires de Torcinde, & luy monſtra les doutes : Elle