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Fortunez. Entreprise III


qui vid que cecy eſtoit vn acheminement à ſon bien, vſa fort accortement de ſon eſprit en ce deſſein : & par diſcours appropriez prudemmët, fit entendre à la Royne que Gifeolles ſoudroit promptement, dont elle ſ’aſſeuroit pourueu qu’elle luy donnaſt liberté.Garonince qui auoit crainte de ce qui luy pouuoit auenir, entendoit à ce conſeil : ioint qu’elle ſçauoit que Torcinde eſtoit accorte, ſage, riche & puiſſante de cöſeil, de force & d’amis.Parquoy ayant aſſez conferé en ſon cœur le dire d’Aderite, ſ’en alla en inten tion de le faire : Dés l’heure elle manda que l’on luy fiſt venir Gifeol, eſtant deuant elle, elle luy monſtrales doutes, & luy promit ſa liberté s’il les expliquoit. Il eut de la prudence, & luy demanda le reſte du iour pour y auiſer, & que le lendemain à telle heure qu’il plairoit à ſa ma ieſté qu’illes declareroit : pour ce faire la ſupplia qu’il eut liberté en ſa chambre, ce qu’elle luyac corda, & le renuoya en la tour en la belle châbre où il eut le loiſir & la cômodité qu’il pretédoit. Le ſoir venu il pritl’opportunité devoir la lune, qui ſembloit par ſa belle clarté le fauoriſer, & il eut moyen de conferer auec ſa maiſtreſſe, & luy faire entendre ce qui ſe paſſoit : Elle qui eſperoit qu’il ſortiroit, luy m6ſtral’endroit où elle auoit ſerré le criſtal merueilleux.Mais cependât qu’ils ſ’entretiendront, il ſera bon de nous eſclaircir de ce ioyau tant renommé : Ce criſtal eſt long de treize pouces, ayant vn bout comme vn petit globe, & l’autre ainſi qu’vn cube, le milieu eſtant en cylindre droit & vni : dans le globe eſt la liqueur tres-belle & magnetique,