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Fortunez. Entreprise III


laquelle le fit traitter magnifiquement & cons duire par ces Princes : d’autant qu’il voulut deſ loger dés l’heure, ayant eu vne deſpeche qu’il ne # pas. Les adieux, remercimens, & autres ypocriſies honorables faites, l’Ambaſſadeur partit ſur les deux heures † midy ; & Garo nince ſatisfaite, prit Gifeol par la main, & le mit hors de la ſale, luy donnant congé d’aller où il’voudroit, cependant Lydoce ayant veu que ſon fait n’auoit pas retifly, ne ſçauoit qu’eſtimer, car il eſtoit venu en intentiö de declarer la guer re ſi on n’expliquoit ſes doutes, qu’il croyoit que nul ne pouuoit deſchifrer, auſſi n’y auoit-il que Gifeol qui le peut, dont Lydoce eſtoit eſtonné & § fortune, penſant qu’il fut de ſi peu de cœur qu’il ſe fut rangé auec Garonince, pour ſe fouſmettre à elle, & pour en eſtre eſclair ci & ſ’en douloir, il ſ’en alla repoſer chez la Da me Arulante, à laquelle parlant de ce qui ſ’eſtoit paſſé, il entendit la diſgraceauenue aux Amans, & ainſi qu’ils demenoyent ceſte affaire, Gifeol libre auoit pris le chemin pour gaigner le logis de ſa bonne Gouuernante, & yarriua à cét in ſtant, quifutaggreable pour le ſuccés aux vns & · aux autres, d’autant que Lydoce fut eſclarci de fon doute, & Gifeol mis en eſtat de faire ſes af faires. Car apres qu’ils eurent conferé enſemble, l’Ambaſſadeur luy promit des forces ſuffiſantes, ſ’il pouuoit ſe rendre maiſtre du chaſteau & de la Tyranne. Ce que Gifeol ayant dit pouuoir, il eut de Lydoce, promeſſe de troupes bonnes & afſeurees, à iournommé, promeſſes donnees, & lafoy iuree Lydoce paſſa outre, & Gifeol penſa


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