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Le uoyage des Princes


Amerimnie, où elle demeurera iuſques au iour determiné : Là eſtant l’Empereur, il commenca à s’eſgayer vn peu plus de couſtume, & s’eſtant addreſſé à Olocliree qui eſtoit belle & ſage Princeſſe, deuiſoit auec elle & auec Sarmedoxe & les Princes qui chacun pres de ſa Maiſtreſſe participoient au bien qu’ils auoiēt auſſi preparé à l’Empereur, lequel s’amuſa aſſez longtemps de diuers propos. Cependant Viuarambe diſcourant auec ſa Royne, & continuant ſon deuis luy dit, Que direz-vous, Madame, de ce que ie m’aduance ainſi, & que comme importun ie vous preſſe poſſible contre voſtre gré. Eſtimez-en ce qu’il vous plaira. Ie vous diray toutesfois ce que ie cōçoy. Mais encores penſeriez-vous qu’vn cœur qui a pour conduite vn beau ſoleil, fuſt preſomptueux ou deuſt l’eſtre eſtimé s’il le ſuyuoit ? Et que ce ſoit temerité d’eſſayer vne grande fortune ? La Royne. Pourquoy vſez-vous de ces termes à auez-vous veu en moy quelque diſpoſition qui vous induiſe à telles conſiderations ? ie vous ay penſé offencer, pource qu’il m’eſt aduis que vous m’offencez vn petit, laiſſons celà, i’ay l’opinion de vous telle, que ie ne croy que vertu de vous, & partant tous effects vertueux. Vivarambe. Puis que vous m’honorez de ceſte bonne opinion, telle que vous l’auez à bonne occaſion des courages aduantureux, & de moy guidé par vous, qui eſtes la plus belle lumiere du monde, ie veux ſuyure les plus aduantageuſes aduantures, pour obtenir a gloire de meriter quelques fois voſtre faueur. En celà ie n’entreprens que ce qu’il vous plaiſt,