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Le uoyage des Princes


ſe la tranquilité, ie repare mes belles intentions, que ie repren pour vous demonſtrer la verité de mes paſſions legitimes pour vous, & de quelle fidelité d’amour, ie demeure conſtant en la fermeté des affections que ie vous doy. Quand ie vous ay veuë, ie ſuis retourné à moy-meſme, & tout animé de conſolation, ie r’entré en mes erres, ie recommence donc à viure en vous aymant, pour viure : & ſans plus cy apres, m’alterer de mauuaiſes emotions, qui ſollicitent les eſperances à mal, ie m’appuye ſur la fermeté de bonnes promeſſes où ie poſe pour iamais le piuot de mes agreables mouuemens, & ne donnant plus lieu aux inſolentes idees de mal, ie m’arreſteray à ma fortune eſſeue, entremeſlant le plus ſerieux de mes exercices du penſer qui m’occupe à la recherche du moyen de vous ſeruir : Ie viuray conſtamment en ceſte deliberation, & ne reſpireray que l’amitié dont ie nourriray mon ame qui vous a pour vnique obiect, mes fidelitez vous le teſmoigneront. Ils prolongeoient leurs diſcours & la nuict ſ’approchoit pour ſ’emparer du deſſus de la terre, qu’ils furent ſeparez par l’effect d’vn bruit qui ſurveint : la cauſe en eſtoit l’arriuee d’Ahorant prince de Boron frere d’Etherine que les Princes furent receuoir & mener au Roy leur pere qui l’ambraſſa auec grand honneur. Il ſembloit que cecy eſcheut à propos, car on auoit au ſecret conſeil des amis conferé auec Etherine, pour luy donner Olocliree en mariage, moyennant la volonté des ſuperieurs. Apres que les Princes eurent traitté Ahorant, ils l’amenerent au logis d’Olocliree où