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fortunez. Entreprise IV.

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DESSEIN SEPTIESME.


Les fleurs que Caualiree repreſenta à Caliambe auſſi belles que quand elle les luy donna. Le moyen de les conſeruer telles. Raiſon, vertu & ſon Taliſman. Diſcours de l’Hermite ſur la vie ſolitaire.



L reſte des artifices ſe preparoit pour la gratification de l’Empereur qui eſtoit dās le labyrinthe : Et cependant les Dames & Seigneurs paſſoient le temps aux plaiſirs qui s’offroient. Et comme Caliambe & Caualiree diſputoiēt de leur affection, chacun d’eux deux diſant que l’honneur luy en appartenoit, ce que la conſtance & fermeté de leur cœur leur teſmoignoit. Caualiree qui cedera à ſa belle tout ce qu’il luy plaira, ne veut point eſtre vaincu en ceſte douce guerre, & pour le faire paroiſtre, & que le prix luy appartenoit, il tira vn mouchoir où eſtoient enueloppees quelques fleurs que la belle luy auoit donnees au commencement de leur amitié, & les luy repreſenta auſſi viues qu’elles les luy auoit baillees : Elle les recognut fort bien, & aduoüa que c’eſtoient les meſmes : Auſſi il luy dict que c’eſtoit le ſymbole ſacré de la verité de ſa perſeuerance, en quoy il vouloit touſiours taſcher d’eſtre accomply, Le ſage Sarmedoxe qui les oyoit, pria le Prince de diſcourir en ſi bonne cōpagnie de ce bel effet, & de