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Page:Le Voyage des princes fortunez - Beroalde, 1610.pdf/840

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fortunez. Entreprise IV.


rine en ſa magnificence comme fille de Roy & future Imperatrice. Tout beau, arreſtons icy vn peu, quoy de preſumer retracer en paroles ou figures le contentement de ces deux parfaictes ames ! De les penſer ouir reciter ou les voir ! Il ny a perſonne qui les puiſſe exprimer, ny eſprit qui les peuſt ſupporter quand meſmes on les pouroit offrir aux yeux & preſenter aux oreilles. Tout donques diſpoſé comme la Souueraine l’auoit ordonné, l’Empereur vit Etherine aſſiſe dans le throſne ainſi que la figure du labyrinthe luy auoit monſtré, qui eſtoit pourtant la meſme verité qu’il ne pouuoit encor bien & aſſeurement iuger. Il ſ’auance à elle & dilaté de cœur comme de bras vint pour luy demander pardon, & elle ſortie du ſiege toute tremblottante ſ’humilie deuant luy, le requerant & demandant excuſe. Ils ne peuuent acheuer ce qu’ils veulent dire, ils ne ſcauent plus ce qu’ils ont premedité l’eſclat de leur bien apparent a eſblouy leurs eſprits, ils ſe rencontrent en meſmes volontez, & ayans eu ſemblables deſirs ſ’entredonnent le baiſer delicieux & licite à tel couple heureux, en conſolation des afflictions paſſees.


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QVATRAIN.


La vie de mon Roy conduiſoit cet ouurage ;
Lors que ſa mort auint, elle en rompit le cours :
Ce trop ſoudain malheur m’emporta le courage,
Et finit mes Deſſeins à la fin de ſes iours.