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Page:Le bataillon de Cythère, 1902.djvu/20

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LE BATAILLON DE CYTHÈRE

autre que la leur, d’une éducation supérieure à celle qu’elles ont reçue, quand elles l’ont reçue.

L’exemple leur est donné par des dames de ces messieurs qui n’hésitent pas toujours à provoquer de jolis scandales mondains en prenant la fuite le plus souvent avec un chevalier du crottin, parfois avec un autre de leurs domestiques. Qui n’a présente à la mémoire la disparition d’une jeune baronne avec un cocher d’omnibus ! La baronne s’était lestée de quelques billets de mille, le mari prit mal la chose et déposa une plainte. Rattrapés, ce fut le malheureux Don Juan du fouet qui paya le plus cher ; il fut condamné comme complice du vol ! Voilà ce que c’est que de ne pas savoir se conduire… quand on est cocher…

Nous avons dit précédemment que la femme entretenue comme l’entendaient et l’entretenaient nos pères, n’existe plus ; ce type de femme a suivi la grisette et disparu avec elle. Il existe encore cependant une catégorie de femmes qui ne sont ni des horizontales proprement dites, ni des filles publiques, et qui vivent cependant de la prostitution ; elles ont un ou plusieurs amants à la fois, mais cette prostitution a lieu d’une façon si discrète, que les femmes qui s’y livrent ne donnent prise qu’à une chronique peu intéressante. Leur recrutement a lieu de la même manière que pour les précédentes et, là encore, la proxénète mène les négociations. Elle exerce dans les coulisses des petits théâtres, auprès des figurantes, dans la vie privée auprès des femmes mariées qui dévoient, des veuves que la mort du mari a jetées d’une situation opulente