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Agréez, mon cher Rochefort, la nouvelle assurance de mes meilleurs sentiments personnels.

Anatole de La Forge.

À ce coup droit qui leur était porté par un des hommes les plus respectés et les plus populaires du parti républicain les boulangistes ne répondirent que par un silence piteux. Il paraît que largement pourvus d’un argent anonyme et suspect quant il s’agit d’inonder la provinces d’images et de chansons également grotesques, ils ne se sentaient assez riches d’aucune façon pour gagner le cœur de Paris.



La Ligue des Patriotes

M. Paul Déroulède ayant voulu livrer au général Boulanger, comme une force électorale toute organisée, la Ligue des Patriotes, qui n’avait été fondée que pour préparer les générations nouvelles aux grands efforts moraux et physiques des luttes à venir, une scission importante se produisit aussitôt dans le comité directeur ; tous les républicains sincères et tous les indépendants se retirèrent de la Ligue pour fonder, avec l’unanimité des membres alsaciens-lorrains qu’elle contenait, un nouveau groupe intitulé l’Union patriotique de France. Leur initiative fut saluée dans le pays d’une longue acclamation, à laquelle s’associent la plupart des groupes et comités locaux de Paris et de la province.

La Ligue des Patriotes, tuée par le Boulangisme, est désormais remplacée par l’Union patriotique, qui n’aura jamais rien de commun avec lui.