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Manifestations oratoires

Parmi tous les discours prononcés depuis trois mois par nombre d’hommes politiques en évidence et qui tous ont flétri l’entreprise plébiscitaire, nous signalerons, faute de place, que deux.

D’abord celui de M. Henri Brisson à Lyon :

En dehors du parlement la droite porte toutes ses troupes au secours de l’entreprise du général Boulanger. Comment, dans les Chambres, compter faire avec elle quoi que ce soit d’utile à la République ? (Applaudissement.)

Une alliance à la fois noble et féconde est celle qui s’est récemment scellée dans une salle de Paris entre les ouvriers et la jeunesse. Voilà où il faut regarder.

« Un Républicain courageux, mon vieil ami Floquet, ajoute M. Brisson, vient d’assumer une grande tâche. Nous n’avons pas autre chose à faire qu’à l’aider, nous tous, républicains, dans ses efforts pour donner à l’esprit de progrès les satisfactions possibles et combattre la dictature. » (Très bien ! — Applaudissements.)

M. Brisson s’empare ensuite du discours prononcé par le général Boulanger au café Riche, pour montrer que la pensée qui l’anime est bien la pensée plébiscitaire. (Oui ! Oui ! − Applaudissements.)

« Le général a écrit quelque part : « La France ne périra pas dans mes mains. » Cette parole n’a pas été démentie. Au contraire, un des journaux plébiscitaires l’a reproduite, en la louant.

« Eh bien ! nous connaissons ce langage. Nous savons de quelles catastrophes il est gros. Ne donnons la France « à personne ». (Bravos et applaudissements prolongés.)

Ensuite celui de M. Floquet à Laon, dont voici la belle péroraison :

Que pourrions-nous craindre ? La République a pour elle la nation, la loi. Elle est de taille à protéger non seulement son existence, mais son développement, le développement pacifi-