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La Princesse Camion

qui deſiroit entretenir ſa majeſté en particulier, ſur une affaire importante. La reine ſe mit vitement ſur ſon trône pour lui donner audience, & ordonna qu’on la fit entrer. Cette dame s’approcha ſans ôter ſes crêpes blancs qui tomboient juſqu’à terre. Quand elle fut aux pieds du trône : Reine, dit-elle, je m’étonne que ſans m’avoir conſultée vous ſongiez à marier votre fils. Je ſuis la fée Marmotte, & mon nom fait aſſez de bruit pour avoir été juſqu’à vous. Ah ! madame, dit la reine, en deſcendant promptement de ſon trône pour aller embraſſer la fée ; vous me pardonnerez aiſément ma faute, quand vous ſaurez que je n’avois écouté que comme un conte toutes les merveilles qu’on m’a dites de vous : mais à préſent que vous me faites la grâce de venir dans mon palais, je ne doute plus de votre puiſſance, & vous ſupplie de vouloir bien m’honorer de votre conſeil. Il n’en va pas ainſi avec les fées, reprit Marmotte, une telle excuſe en ſatisferoit peut-être une du commun ; mais je ſuis mortellement offenſée ; & pour commencer à vous punir, je vous ordonne de faire épouſer à votre Zirphil la perſonne que je vous apporte. À ces mots elle fouilla