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La Princesse Camion.

que votre conſentement pour être heureux, achevez leur bonheur ; ma ſœur, le roi, la reine ici préſens, & moi, nous vous en prions tous. La reine répondit comme elle le devoit à cette politeſſe ; & embraſſant tendrement ces deux époux : Oui, mes enfans, leur dit-elle, vivez heureux enſemble, & ſouffrez qu’en vous cédant ma couronne, je partage avec vous un bonheur auquel je voudrois avoir contribué. Zirphil & la princeſſſe ſe jetèrent à ſes pieds d’où elle les releva, & les embraſſant encore, ils la conjurèrent de ne les point abandonner, & de les aider de ſes conſeils. Marmotte alors toucha de ſa baguette la belle Camion ; ſes habits qui étoient déjà aſſez magnifiques, devinrent de brocard d’argent, tout brodés de carats, & ſes beaux cheveux ſe déployèrent, & la coëffèrent ſi parfaitement, que les rois & les reines avouèrent qu’elle étoit éblouiſſante : l’étui que la fée tenoit ſe changea en une couronne toute de diamans brillans, ſi beaux & ſi bien mis en œuvre, que la chambre & tout le palais en reçurent un nouvel éclat ; Marmotte la poſa ſur la tête de la princeſſe. Le prince à ſon tour parut avec un habit tout pareil à celui de Camion ; & de la bague qu’elle lui avoit donnée, il ſortît une