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LE COURRIER

La vieille Blondel, cette horreur dont je t’ai parlé dans ma dernière, ne s’est pas contentée des efforts extraordinaires que je mettais en usage pour la foutre ; elle vient de me donner son cocher pour adjoint. Cet animal ne s’est pas autant effrayé que moi de la douce proposition ; accoutumé à piquer des rosses, il n’a fait par là que changer de monture : tu penses bien que j’ai vu sans jalousie le changement de cette vieille paillasse, tout au plus bon pour un caporal de la milice nationale soldée ; il n’en est pas de même de Kakvelle ; mais je te le répète, c’en est fait, afin de n’y plus revenir.

Le plaisant de l’histoire, c’est que pendant qu’on me cocufiait à Paris, je l’étais encore à la campagne ; non par cette affreuse garce de Blondel, à qui j’entendais chanter l’autre jour, en descendant l’escalier :


Air : Flon, flon.

Un vit à la dragonne
Est un passe-partout ;
Jamais il ne déconne,
Qu’il n’ait foutu dix coups.
Flon, flon, flon,
Larira dondaine,
Gué, gué,
Larira dondé.


Ce n’est pas par cette vieille édentée que je suis cocufié à la campagne, mais c’est par Thérèse sa femme de chambre, que tu as pu voir à Paris ; au surplus, si tu ne te la remets, je vais te la peindre : œil furtif et agaçant l’appétit, en un mot, un œil à