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Page:Le dernier des Trencavels 1 Reboul Henri.djvu/109

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LE DERNIER

divine ». — En disant ces mots, il monta sur l’autel, y saisit la clef, la montra à tous les assistans, et sortit de l’église. Les religieux étaient muets d’étonnement, et la foule, émue d’admiration, célébrait à-la-fois les louanges de St.-Antonin et celles du comte Roger.

Raimbaud suivit le comte, en prenant avec lui quelques hommes de la garde. La prison fut ouverte ; on trouva dans une chambre obscure la malheureuse Anaïs étendue sur un méchant grabat. Ses gémissemens étaient interrompus par des mouvemens convulsifs. Auprès d’elle on vit le petit Trencavel mouillé de pleurs ; sa voix semblait s’être éteinte à force de crier. À la vue de Raimbaud il se jeta dans ses bras, et passa ensuite dans ceux du comte, qui ne put retenir ses larmes en l’embrassant. Raimbaud fit préparer à la hâte par les soldats un brancard sur lequel Anaïs fut placée avec soin, pour être transportée hors de cet odieux séjour. Elle fut déposée dans une maison