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Page:Le dernier des Trencavels 1 Reboul Henri.djvu/175

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LE DERNIER

« Je ne vous dissimule pas que l’avenir des Montfort m’inquiète bien plus que celui de la famille dégénérée des anciens comtes toulousains. Une dynastie nouvelle est toujours remuante et possédée du démon de la convoitise. Les exemples en ont été fréquens en France ; et c’est là surtout qu’il importe de ne pas déplacer les pouvoirs qui se balancent entre eux, et tiennent en respect l’ambition royale.

« Vous voyez, » ajouta le pape, « que je vous parle à cœur ouvert. Je pense que vos conseils peuvent être encore pendant bien des années utiles à l’Église. Pour moi, je sens déjà les avant-coureurs d’une fin prochaine et anticipée, et je ne saurais me dissimuler que mes forces vont fléchissant sous le poids du fardeau qui m’est imposé. »

« À Dieu ne plaise, » s’écria Foulques vivement ému, « que le fil de votre précieuse vie puisse être sitôt interrompu. Les desseins du Dieu tout-puissant se sont, manifestés dans tous vos actes. Il vous a fait asseoir sur le saint siège dans la