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DES TRENCAVELS.

Baudouin devait trahir son frère et son pays.

L’assemblée était à peine dissoute, qu’on vint annoncer au comte de Toulouse l’arrivée d’un messager du légat Milon. Ce messager introduit en sa présence lui notifia une déclaration par laquelle il était sommé de comparaître, au premier jour du mois de juillet, devant un tribunal ecclésiastique convoqué à Valence en Dauphiné.

Le légat l’informait qu’il y serait admis à se justifier des griefs et imputations qui avaient porté le pape à l’excommunier.

« Me justifier ! » s’écria le comte, « et qu’ai-je négligé jusqu’à ce jour pour repousser les indignes reproches d’hérésie et d’assassinat dont on a voulu charger ma conscience ? N’ai-je pas maudit et défié au nom du Dieu de vérité quiconque oserait soutenir que j’ai forfait aux doctrines de l’église et suscité les meurtriers du légat ? Que veut-on de moi maintenant, si ce n’est de me séparer de mon peuple, et de me mettre hors d’état de résister à cette injuste condamnation ? »

« Je ne puis me résoudre, » lui dit Hugues