Page:Le dernier des Trencavels 1 Reboul Henri.djvu/37

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
24
LE DERNIER.

vons, » disaient Raymond et Alfar, « avoir pour nous les prêtres de Rome, nous les mettrons du moins en demeure envers Dieu qui est notre maître et le leur, et nous serons en droit d’invoquer contre eux sa justice, quand nous aurons fait éclater notre innocence. « Vous allez, » leur répondait Trencavel, « échanger votre bonne foi contre les œuvres de la perfidie et du mensonge. Vous verrez de quelle monnaie(21) ces hypocrites payeront cette folle confiance. »

Le comte et ses chevaliers se séparèrent de Trencavel au château de Pézènes, dans la délicieuse vallée de l’Hérault. Le vicomte y était venu joindre sa femme, Agnès de Montpellier, dame de ce pays qu’elle aimait et où elle était aimée.

Trencavel ne voulait point laisser son épouse et la mère de son enfant dans un lieu qui se trouvait sur le chemin des croisés ; mais la prudente Agnès mettait moins de confiance dans les exploits de son mari, que dans la protection de son père, dont la neutralité paraissait assurée.

Raymond au lieu de traverser le Rhône