Page:Le dernier des Trencavels 1 Reboul Henri.djvu/72

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
59
DES TRENCAVELS.

sortie. La ressource des faibles est de tromper les forts ; mais les forts peuvent-ils accorder quelque confiance à ceux qu’ils ont surpris dans le mensonge ?

« Dieu nous ordonne de croire à sa parole, et non à celle de ses ennemis. Rendre à Trencavel ses domaines, c’est les rendre à Satan ; c’est y enraciner l’hérésie ; c’est permettre au crime de se propager en se déguisant sous des formes hypocrites. Si le vicomte veut épargner le sang de ses guerriers et de ses sujets, qu’il obtienne sa réconciliation avec l’Église, mais en subissant les lois de la guerre. Ces lois mettent le droit des vainqueurs avant celui des vaincus.

« Est-ce aux vainqueurs orthodoxes qu’il est réservé de supporter les frais d’une guerre à laquelle ils n’auraient point songé, si l’Église n’eût invoqué leurs secours contre des impies ? »

L’évêque Foulques prit alors la parole, et dit : « Plut à Dieu que les voies de la miséricorde se trouvassent d’accord avec celles de la prudence et de la politique