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LE DERNIER.

chrétienne ! Les nobles princes qui ont énoncé leur avis ne peuvent connaître à fond un terrain qui leur est étranger, et des peuples qu’ils n’ont pas gouvernés. Ils ne sauraient se faire une idée de tous les moyens qui ont été employés depuis cinquante ans pour faire germer les poisons de l’hérésie, sous la protection de la malveillance, ou, si l’on veut, de l’indifférence des maîtres du pays.

« Je le dis à regret, si les seigneurs ne sont pas les premiers auteurs du mal, ce n’en est pas moins sur eux que doit porter le remède. Je ne crains pas de choisir les exemples dans mon propre diocèse, quoique le comte de Toulouse soit avec nous, et revêtu du signe de la croix. Je suis loin de vouloir mettre en question sa bonne foi : mais que faut-il attendre de ceux qui sont moins purs que lui, si, malgré ses intentions, l’hérésie s’est montrée triomphante dans ses États, si les détracteurs de l’Église romaine attirent la foule à leurs prédications publiques ou secrètes, si nos ministres