Page:Le dernier des Trencavels 1 Reboul Henri.djvu/94

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
83
DES TRENCAVELS.

L’hôtesse ne fut pas moins déconcertée, et son visage se couvrit d’une vive rougeur, que n’observa pas la princesse, mais qui n’échappa point à l’œil scrutateur de Raimbaud. Le chevalier se reprocha aussitôt le tourment dont il venait d’affliger ses hôtes ; et, suivant les pas de Burgondion qu’il trouva dans l’écurie : « Ami, » lui dit-il, « qui que vous soyez et quels que soient les motifs qui vous ont conduit ici, ne craignez rien de moi, et comptez au besoin sur mon secours. » « J’y compte, » dit Burgondion ; « la surprise ne m’a pas laissé le temps de songer que le chevalier Raimbaud était incapable d’un acte de malveillance. Je ne veux rien vous dissimuler ; mais que j’aille avant tout rassurer la malheureuse Anaïs. Vos paroles et notre retraite ont dû la jeter dans une cruelle anxiété. » Burgondion rentra. La sérénité peinte sur son visage rendit un peu de calme à sa compagne. Raimbaud revint aussi, et la conversation fut dégagée de toute contrainte. L’enfant orphelin