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LE DERNIER

murailles. Il ne resta pas un seul arbre, ni même un buisson, dans la campagne qui environne Toulouse.

Le bruit vint se répandre au camp des croisés que le comte de Foix préparait un armement. À cette nouvelle quoique non inattendue, la plupart des chefs ne peuvent dissimuler leur inquiétude. Ils se rassemblent en conseil ; le légat les préside. Les évêques, venus avec leurs vassaux des provinces éloignées, proposaient la retraite. Celui de Toulouse, Foulques, fait éclater son indignation : « Est-ce ainsi, » s’écria-t-il, « que la cause de Dieu doit être servie ? Où sera la confiance du soldat, si nous lui donnons l’exemple et le signal de la crainte ? Nous touchons au moment du succès ; la guerre qui dure depuis tant d’années est près de se terminer. Une seule ville reste à conquérir ; elle est épuisée d’hommes, d’armes, de subsistances. Un vieillard faible et sans courage y commande, et vous consentiriez par une retraite imprudente à perdre le fruit de