Page:Le dernier des Trencavels 4 Reboul Henri.djvu/114

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
100
LE DERNIER

« L’exaltation de notre amour s’était calmée ; comme je ne désirais rien au-delà de ces douces jouissances d’une amitié satisfaite, je devais penser qu’il en était de même chez Zaïde. Cependant les transports d’affection qu’elle éprouvait envers sa fille, me semblaient quelquefois excéder la mesure d’une tendresse éclairée. Je m’absentais de temps en temps pour visiter des malades éloignés, et il me parut souvent trouver à mon retour Zaïde plus absorbée dans les soins maternels et dans les pratiques pieuses qu’elle voulait enseigner à sa fille.

« Cette enfant devint malade et j’arrêtai les progrès du mal sans le guérir. Je demeurai convaincu que sa constitution était affectée d’une altération organique, et qu’elle était condamnée à mourir avant le temps, ou à traîner une vie languissante. Zaïde lut au fond de ma pensée, et se livra à toutes les inspirations de la douleur. » Un jour elle me dit : — « Puisque la science des hommes ne peut conserver cette en-