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PREFACE. xxxiii

qui embrasse indirectement tant de connaissances diverses, et où tant d'erreurs sont faciles.

Le célèbre Johnson, au moment de publier son dictionnaire si estimé, désespérait du succès, dans la pensée qu'il était impossible qu'un ouvrage semblable ne renfermât pas « quelques fautes graves, et quelques choquantes méprises, dont il serait aisé de rire. » Nulle attention scrupuleuse, nul concours de lumières ne peut assurer tout à fait contre ce danger. Ce qui importe, c'est qu'on ait approché de la grande exactitude, si nécessaire dans un tel travail, et qui en est la perfection relative.

D'autres études sont à faire sur la langue française. Sans confondre l'usage et l' archaïsme, sans prétendre renouveler la langue en la vieillissant, on peut en rechercher l'histoire, dans un travail qui, profitant des notions nouvelles acquises à la science étymologique, marquerait la filiation graduelle, les transformations de chaque terme, et le suivrait dans toutes les nuances d'acception, en les justifiant par des exemples empruntés aux diverses époques, et à toutes les autorités du langage littéraire. Le premier essai de quelque partie d'un tel recueil pourra seul en montrer tout le piquant intérêt et l'utile nouveauté.





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