Euphorie
ékin est l’endroit du monde où les nouvelles
journalières sont le plus dramatiques
mais où elles ont le moins d’importance.
La dysenterie et le typhus sont
Quotidiens, le choléra est aux portes, les
attentats des bandits sont hebdomadaires :
assassinats, trains attaqués, bateaux piratés.
Cela compte peu. Les pires nouvelles
se tamisent. Tout s’apaise à Pékin, s’atténue,
se dissout dans une sorte de paresse
vague, d’euphorie douce, d’indifférence
optimiste.
Rentré au Grand Hôtel, je mande le docteur à qui je confie le double incident de la morsure et du chien errant.
— Évidemment, la rage est toujours à craindre, me dit-il jovial, mais il faut attendre. Bandit est en observation, n’est-ce pas ? Et vous vous êtes badigeonné d’iode ?