loppé le cou dans un foulard aux couleurs d’Oxford, sous prétexte qu’il y a passé quarante-huit heures. Au demeurant, le meilleur garçon du monde.
— Ah ! vous voilà revenu, s’écrie-t-il, trop anglomane pour me serrer la main, ce qui en l’occurrence me rassure.
Il sonne pour commander un cocktail et me dit :
— Vous connaissez les nouvelles ?
— Il y en a ?
— C’est formidable. Vous dînez bien ce soir chez nous, à la légation ?
— Oui. Pourquoi ?
— Parce que la femme de mon patron est malade. Les fraises, mon cher. On ne les avait pas assez désinfectées, elle en a mangé hier à dîner, alors cette nuit on a dû la transporter d’urgence à l’hôpital allemand. Elle était à la mort.
— Mais c’est affreux !
— Non, elle est sauvée. Seulement, c’est inouï ce que l’on peut maigrir en une nuit ! C’est même ça qui la console. Dites donc, vous deviez bien dîner chez le docteur Duke lundi prochain ?
— Oui. Vous y dînez aussi ?
— Plus personne n’y dîne, mon cher. On