maître, le chef d’orchestre, était un maigre vieillard qui, lui aussi vêtu de cette livrée, portait une petite moustache tartare.
Ils s’installèrent devant des instruments longs et légers qui ressemblaient à de fines tables noires. Et soudain monta un chant liturgique, sauvage et doux.
— De quand datent ces instruments ? demandai-je à Yu-Shan.
— Oh ! ce sont des copies, me dit-il. C’est assez vieux.
— Mais encore ?
— Quatre mille ans.
— Et cette mélodie ?
— Elle est plus moderne : trois mille ans.
Le concert prit fin. Geraldine qui sommeillait se réveilla.
— Puis-je maintenant voir, demanda-t-elle, le second étage ?
— Vous ne connaissez pas encore le premier, répondit Yu-Shan, et notamment la bibliothèque.
Pour y atteindre, nous traversâmes une vaste pièce qui devait être l’oratoire car, sur une table de marbre qu’isolait un cordon, j’aperçus un portrait, un sabre et, devant cette table, un vénérable fauteuil.