de vrais visages de magiciens, de longues barbes de burgraves et des bonnets pointus. Mais tous, en dépit de leur bizarre accoutrement, ont une bonhomie souriante.
Dans les sanctuaires grillagés, des bouddhas d’or et des kwanins brillent vaguement sous des veilleuses. C’est le plus saint des temples bouddhistes de Pékin.
Je visite une cave : le réfectoire. À ma surprise, tout y est propre, mais les tables trouées sont boiteuses, les escabeaux rongés. Une chauve-souris, réveillée, me décoiffe.
Dans l’une des cours, deux coupoles grises ressemblent à des tombes ou à des termitières. Incertain, je m’incline et médite un instant comme devant le soldat inconnu. Comme nous quittons le couvent, mon guide me demande :
— Pourquoi avez-vous salué si longuement ces coupoles ?
— Ce ne sont pas des tombeaux de saints ?
— Non, répond mon guide, ce sont les cuisines.