Page:Le dragon blesse Croisset Francis 1936.djvu/169

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Je vais revoir, en dehors de la ville, le Temple du Ciel. C’est en effet la plus délicieuse promenade de Pékin. Les sanctuaires se dressent au milieu d’un parc immense qu’un Lenôtre de l’Empire a noblement dessiné.

Ici, du moins, la pierre et le marbre ont résisté aux injures du temps et à la négligence des hommes. Les pavillons et les cours, de cet inimitable rouge chinois, et qui servaient de magasins et d’entrepôts aux sacrifices, bâillent, depuis longtemps sans usage. Mais là-bas, veillé par sa garde de cyprès, un temple blanc au toit de turquoise se dresse comme un hymne de pierre. Un autre, sacré entre tous et qu’enveloppent trois terrasses circulaires, élève un autel de marbre. Depuis la chute des empereurs, nul n’y a officié. Qui, en effet, sauf un Fils du Ciel, serait assez auguste pour oser revêtir la robe liturgique que le soleil, la lune et les étoiles décorent et qu’incrustent les écailles du Dragon ? Qui, aujourd’hui, gravissant l’un des escaliers faisant face aux points cardinaux, pour-