dessiné avec la fumée de sa cigarette et l’on n’oublie jamais son visage. Il connaît tous les généraux, tous les gouverneurs de provinces, tous les membres du gouvernement et, quand il arrive à Nankin, le président de la république se dérange. Je ne sais pas s’il a une situation officielle, mais tout le monde est à ses ordres. Mystérieux M. Li !
Il m’attend au Conservatoire, dans un vaste bureau qui est probablement le sien et entouré de jeunes professeurs.
Il est midi. Tout à l’heure, je déjeunerai chez M. Li, non au conservatoire mais dans un autre institut dont j’ignore le nom exact et qu’il dirige également. Pour l’instant, il m’explique certaines choses mais je n’entends rien car des cris aigus, une musique stridente, un orage de gongs me perforent les oreilles. Un professeur ferme la porte, je respire.
— Nous prenons nos élèves à l’âge de sept ans, m’apprend M. Li. Ils sont logés et nourris. Deux fois par semaine, ils donnent une représentation dans un théâtre de la ville, ce qui paie une partie des frais de notre maison. Venez, je vais vous montrer les classes.